Ciné CLEP : Le Labyrinthe de Pan (El Laberinto del fauno)

Vendredi 17 mars 2023 à 20h15

Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne

Entrée gratuite

Séance animée par Antoine Torrens et Jean-Christophe Tolg

Réalisateur :  Guillermo del Toro, 2006

Synopsis

En 1944, en Espagne, alors que la répression franquiste bat son plein. Carmen, une jeune veuve, s’est récemment remariée avec Vidal, un capitaine de l’armée franquiste froid et autoritaire. Elle le rejoint dans sa maison avec Ofelia, sa fille. Mais l’enfant se fait difficilement à sa nouvelle vie. Tandis que sa mère, affaiblie par sa deuxième grossesse, garde le lit, la petite explore les environs. Dès la première nuit, une fée lui apparaît et la guide jusqu’à un labyrinthe, derrière la maison. Là, Ofelia rencontre un faune. La créature lui révèle qu’elle est peut-être la princesse disparue d’un royaume magique. Mais pour s’en assurer, la fillette devra s’acquitter de trois épreuves…

Critique

Réalisateur inspiré de Hellboy, Guillermo del Toro renouait ici avec la veine de L’Echine du diable, thriller fantastique sur fond de guerre d’Espagne. Cette fois, l’action se déroule en 1944 et les républicains ne sont plus qu’une poignée de résistants maquisards. Obligée de suivre sa mère, remariée avec un cruel capitaine franquiste, la petite Ofelia n’aime ni sa nouvelle vie ni sa nouvelle demeure, un vieux moulin aux allures de chambre de torture. Dans la forêt alentour, elle découvre un ancien labyrinthe où un faune aux membres boisés, Pan, lui révèle ses origines enchantées et la soumet à trois épreuves…

Grâce à de remarquables effets spéciaux, le film mixe avec fluidité la fiction historique et le conte chimérique, multipliant les passerelles entre réel et merveilleux, les créatures magiques et les monstres humains. Dans ce monde cauchemardesque et féerique à la fois, les sons aussi prennent une résonance singulière.

Cette envoûtante fable horrifique est aussi une para­bole sur le fascisme. Droit dans ses bottes, Sergi López (étonnant) incarne un militaire fétichiste qui voit dans la souffrance, infligée et subie, un gage de virilité. Plus sombre que le voyage de l’Alice de Lewis Carroll, personnage auquel les souliers vernis et la robe bouffante de la fil­lette font référence, le parcours initiatique d’Ofelia passera peut-être par le deuil. Mais pas celui du merveilleux. — Mathilde Blottière (Télérama)




Ciné CLEP : Mon oncle Benjamin

Vendredi 10 février 2023 à 20h15

Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne

Entrée gratuite

Séance animée par Didier Clatot

Réalisateur

Édouard Molinaro, 1969

Acteurs

Jacques Brel : Le docteur Benjamin Rathery

Claude Jade : Manette

Rosy Varte : Bettine Machecourt

Lyne Chardonnet : Arabelle Minxit

Bernard Blier : Le marquis de Cambyse

Paul Frankeur : Le docteur Minxit

Bernard Alane : le vicomte de Pont-Carré

Mestral Armand : Machecourt

Alfred Adam : Le sergent

Carlo Alighiero : L’intendant du marquis

Robert Dalban : Jean-Pierre – l’aubergiste

Paul Préboist : Le notaire Parlenta

Synopsis

Benjamin Rathery exerce son art de médecin dans la riante campagne de Clamecy, sous le règne de Louis XV. Il soigne gratuitement les pauvres et se dédommage en faisant largement payer les riches. Un jour, il provoque le marquis de Cambyse, qui se prépare à lui faire payer chèrement son impudence..

Critique

Au XVIIIe siècle, Benjamin Rathery est un médecin de campagne pas comme les autres. Il nargue la noblesse, soigne bénévolement les pauvres et court volontiers le jupon. Un jour, sa soeur se met en tête de le marier…

Au lendemain de 1968, Jacques Brel s’était passionné pour ce personnage. Il y a du Cyrano dans Benjamin : grande gueule, mépris de l’argent, amour de la liberté. Mais un Cyrano qui aime la bonne chère et pour qui la chair est loin d’être triste. Certains, à l’époque, ont vu de la grivoiserie dans des séquences où éclataient, en fait, une vraie santé, une salubre insolence — le moment hilarant où Bernard Blier, en caricature de vieux marquis, doit se déculotter en public. Ces aventures nous sont contées à bride abattue, sans temps mort, et permettent de retrouver une savoureuse galerie de comédiens à trogne : Alfred Adam, Paul Préboist, Robert Dalban… Si l’on rit souvent, la paillardise se teinte aussi de mélancolie, comme dans cette très belle scène des adieux du docteur Minxit à ses amis. Mon oncle Benjamin reste un des meilleurs films d’Edouard Molinaro. — Bernard Génin (Télérama)




Ciné CLEP : IMMORTEL (AD VITAM)

En parallèle à l’exposition Enki Bilal (Espace Jean Legendre)

www.http://www.theatresdecompiegne.com/page-exposition-2022-2023

Vendredi 20 janvier 2023 à 20h15

Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne

Entrée gratuite

Séance animée par Antoine Torrens

Film français (2002). Animation, Science fiction.
Durée : Date de sortie française : 14 Mars 2004
Réalisateur : Enki Bilal d’après son oeuvre
Interprètes : Linda Hardy (Jill Bioskop), Charlotte Rampling (Elma), Thomas Kretschmann (Nikopol), Thomas M. Pollard (Horus d’Hiéraknopolis), Yann Collette (Froebe), Frédéric Pierrot (John), Jean-Louis Trintignant (Jack turner), Corinne Jaber (Lily Liang), Joe Sheridan (Kyle Allgood)
Production : Téléma Productions, France, TF1 Films Production, France
Distribution : UFD, France

L’histoire :

New York 2095.
Une pyramide flottante au-dessus de Manhattan…
Une population de mutants, d’extraterrestres, d’humains, réels ou synthétiques…
Une campagne électorale.
Un serial killer boulimique qui cherche un corps sain et un dieu à tête de faucon qui n’a que sept jours pour préserver son immortalité.
Un pénitencier géostationnaire qui perd un dissident subversif congelé depuis trente ans et une jeune femme sans origine connue, aux cheveux et aux larmes bleus…
Trois noms : Horus, Nikopol, Jill…
Trois êtres aux destins convergents où tout est truqué : les voix, les corps, les souvenirs.
Tout, sauf l’amour qui surgit comme une délivrance.

Pour son troisième film Enki Bilal fait une adaptation de sa trilogie Nikopol appuyé par le producteur Charles Gassot. Le point fort du film c’est bien sûr le visuel : décor, maquillage, costumes, lumières, accessoires.
Ne vous attendez pas à voir une adaptation directe et fidèle de la bande dessinée car Enki Bilal qui aime les anachronismes a préféré s’en servir de matériaux de départ pour créer une nouvelle version de sa vision de la trilogie Nikopol.

Les personnages

Pour ce film, Enki Bilal a fait le choix d’utiliser des personnages en trois dimensions ce qui abouti à un film où on ne compte que trois personnages représentés par des humains. Il faut dire que par moment ces personnages virtuels manquent de naturels à l’instar de ceux du film Final Fantasy. On pourrait même y trouver une certaine incohérence artistique. En effet que les dieux égyptiens perchés dans leur pyramides soient en3D stylisée est plutôt intéressant puisqu’ils sont ainsi clairement différenciés des personnages humains et extra-terrestres. Mais ensuite, tous ces personnages en 3d font perdre un peu de cet intérêt. D’autant que la présence humaine dans ce film très visuel et graphique aurait permis de rendre moins artificielles certaines parties du film.

Lors d’une rencontre à la fnac Bordeaux, Enki Bilal a expliqué qu’il avait choisi d’utiliser autant de personnages 3D afin de renforcer le côté hybride du film et des personnages. Dans cette société, tout les personnages peuvent être mutants ou venir d’ailleurs. Donc, pour lui il n’y a pas d’incohérence et il est satisfait par les choix qui ont été fais sur le style des personnages

Un univers Bigarré

Le film baigne dans un New York réparti sur trois niveaux au sein desquels se répartissent les humains et les non-humains car ce monde est peuplé de mutants et humanoïdes en tout genre. Cette grande variété de la faune est aussi le prétexte à la manifestation de comportements étonnants. Requin marteau mutant qui se déplace dans la plomberie, petits personnages mous et translucides qui proposent du savon ou un pistolet (c’est au choix selon ce qu’on veut nettoyer) et émettant des sons incompréhensibles avec une petite voix.

Critique de la société

Le film est l’occasion de critiquer la société de consommation moderne avec ses grands groupes internationaux contrôlant des technologies de pointes. Eugenics est une société fictionnelle de Immortel qui manipule les gênes et que l’on sent capable des pires choses ; elle va jusqu’à tuer des policiers pour préserver ses intérêts. Pour Enki Bilal que le monde médical fascine, c’est l’occasion de pointer du doigt certaines grandes tendances de notre société qui fait la promotion du non-vieillissement et cherche à prolonger la vie.

Verdict

Si vous n’êtes pas du genre frileux, c’est un film atypique qui mélange allégrement différentes techniques visuelles (cinéma traditionnel, images de synthèse, compositing pour mélanger toutes les différentes sources sans parler du magnifique travail fourni par les équipes de Duran qui est une société française tout de même et pas des moindres). Linda Hardy s’en sort plutôt bien et le film bénéficie de la présence de Charlotte Rampling ainsi que d’un personnage de synthèse manipulé par Jean-louis Trintignat. Comme ce film est une première dans le cinéma européen on peut saluer sa venue et le soutenir même si il n’est pas parfait d’autant qu’il échappe aux fautes goût de certains Batman par exemple.

Laurent Berry (dvdcritiques.com)




Ciné CLEP : JULIE (EN 12 CHAPITRES) (Verdens Verste Menneske)

Vendredi 18 novembre 2022 à 20h15

Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne

Entrée gratuite

Séance animée par Amy Hidalgo

Réalisateur : Joachim TRIER

Synopsis :

Julie, âgée de trente ans, est instable. Elle passe de la médecine à des études de psychologie. Elle s’essaie ensuite à la photographie, avec le soutien de sa mère, étonnée, mais très compréhensive, pour finalement travailler dans une librairie. C’est une jeune femme sympathique, alerte, qui refuse d’avoir des enfants et la routine. Elle fréquente Aksel, un dessinateur à succès de 45 ans qui voulait devenir parent avec elle. Julie rencontre Eivind, son futur amant lors d’une soirée de mariage alcoolisé où elle s’est incrustée sans connaitre personne. Elle quitte Aksel pour Eivind, en espérant une fois de plus de donner un nouveau sens à sa vie…

Acteurs :

Renate Reinsve

Anders Danielsen

Maria Grazia

Critique :

Allant et grâce poétique. Ce sont les qualités premières de cette comédie romantique et littéraire. La Julie du titre est dépeinte à travers douze chapitres, comme dans un roman. Douze moments qui englobent plusieurs années de son existence, autour de la trentaine. Dans le prologue, on apprend que la demoiselle était dans sa jeunesse une étudiante brillante, qui a suivi des études de médecine puis, insatisfaite, a changé de branche, en voulant devenir psychologue. Avant de changer à nouveau pour se lancer dans la photographie. Une pointe d’ironie filtre, laissant deviner une touche-à-tout qui papillonne, ne sachant pas exactement ce qu’elle veut.

C’est à la fois vrai et faux. Les facettes de Julie sont multiples. Joachim Trier fait d’elle un portrait psychologique et sentimental subtil, à travers son travail, ses liens de famille et surtout deux histoires d’amour successives. Le film est parfois mordant, proche de la satire sociologique. Mais il s’attache surtout à explorer la vie intérieure de Julie. Un être de contradictions. Qui brave la pression sociale l’astreignant à être mère mais peine à s’accomplir. Qui a du talent dans l’écriture mais renonce à le capitaliser. Un personnage solaire et mélancolique, indissociable de Renate Reinsve, révélation pleine de sensualité, Prix d’interprétation à Cannes, qu’on ne se lasse pas de suivre dans ses déambulations, à travers le temps et la ville aérée d’Oslo.

Captivant et fluide, Julie (en 12 chapitres) bascule dans son dernier tiers, offrant soudain une partition plus grave. Joachim Trier se refuse pourtant à toute noirceur, préférant se tourner du côté d’une sagesse qui n’a rien de mièvre. Bien malin qui peut dire à la fin si le trajet de Julie aboutit à une forme de gâchis. Ou à l’épanouissement discret et neuf d’un dandysme au féminin. Jacques Morice (Télérama)




Ciné Clep : La Vie Moderne

Vendredi 14 octobre 2022 à 20h15

Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne

Entrée gratuite

Séance animée par Catherine Raucy

Réalisateur : Raymond Depardon

Synopsis :

Loin de l’agitation en faveur de la modernité à tout crin, le photographe et documentariste Raymond Depardon plonge dans la France rurale qui l’a vu grandir.

Critique :

Le royaume des morts ? C’est au moins une région reculée qu’on approche, devancé par une musique mélancolique de Fauré. Prologue de toute beauté sur une route sinueuse de campagne avec, tout au bout, une ferme. Bienvenue dans le dernier opus d’une trilogie du monde rural au long cours. Du temps a passé, certains sont décédés (la délicieuse Marcelle Brès). Marcel, l’aîné des Privat (84 ans !), ne peut plus mener les bêtes au pré sinon aux beaux jours. Il y a bien de bonnes nouvelles, des naissances, le neveu des Privat qui s’est trouvé une femme et dont l’exploitation tourne bien. Mais le sentiment dominant est plutôt celui d’une précarité accrue.

On voit les fermes cévenoles ensevelies sous la neige, on apprend qu’il y a eu une épidémie. Lorsque Raymond Privat regarde sa vache paralysée en train de mourir, il a l’air aussi terrassé qu’elle. C’est bien la vie moderne, mais avec une relation immémoriale à la nature. Le film regorge de détails : le verre Duralex pour boire le café, une marque de cigarettes antédiluvienne, le « klong » de l’horloge. Et cet homme sur son tracteur, qui acquiesce sans vraiment répondre aux questions, ne l’a-t-on pas vu ailleurs, dans un vieil ­album de famille ? Mais il est tard, il faut se rentrer. On reprend la route qui descend vers la vallée, Raymond Privat nous salue de loin, et cette fois la caméra filme depuis l’arrière. Mouvement de détachement difficile, presque d’arrachement. — Jacques Morice (Télérama)




Ciné Clep : Programmation 2022 – 2023

Séance de cinéma avec présentation, discussion et analyse filmique

Les séances se tiennent Bibliothèque Saint Corneille, salle Michèle Le Chatelier – Compiègne

Entrée gratuite

–> Vendredi 23 septembre 2022 à 20h15

FENÊTRE SUR COUR (Rear Window)

Alfred Hitchcock, 1954, 1h50, couleur, États-Unis, VOSTF, policier, thriller

Avec Grace Kelly, James Stewart, Raymond Burr

Immobilisé après un accident, un photographe est témoin d’un meurtre

Séance animée par Didier Clatot

–> Vendredi 14 octobre 2022 à 20h15

LA VIE MODERNE

Raymond Depardon, 2008, 1h30, couleur, France, documentaire

Une plongée dans la vie de paysans de Haute-Loire

Séance animée par Catherine Raucy

–> Vendredi 25 novembre 2022 à 20h15

JULIE (EN 12 CHAPITRES) (Verdens Verste Menneske)

Joaquim Trier, 2021, 2h08, couleur, Norvège, version originale sous-titrée en français, comédie dramatique

Avec Renate Reinsve, Anders Danielsen Lie[]

Les tribulations amoureuses d’une jeune trentenaire

Séance animée par Amy Hidalgo

–> Vendredi 9 décembre 2022 à 20h15

LES SEPT MERCENAIRES (The Magnificent Seven)

John Sturges, 1960, 2h08, couleur, États-Unis, version originale sous-titrée en français, western

Avec Yul Brynner, Eli Wallach, Steve McQueen, James Coburn[]

Au Mexique, des paysans sont rançonnés par des hors-la-loi

Séance animée par Amy Hidalgo

–> Vendredi 20 janvier 2023 à 20h15

En parallèle à l’exposition Enki Bilal (Espace Jean Legendre)

IMMORTEL (AD VITAM)

Enki Bilal, 2004, 1h42, couleur, France, VF, animation, science-fiction

Avec []Linda Hardy, Charlotte Rampling, Thomas Kretschmann

2095. Le dieu Horus vit sur un vaisseau au-dessus de New York

Séance animée par Antoine Torrens

–> Vendredi 10 février 2023 à 20h15

MON ONCLE BENJAMIN

Édouard Molinaro, 1969, 1h30, couleur, France/Italie, comédie, film historique

Avec Jacques Brel, Claude Jade, Bernard Blier

Sous le règne de Louis XV, un médecin libre penseur défie la noblesse

Séance animée par Didier Clatot

–> Vendredi 17 mars 2023 à 20h15

LE LABYRINTHE DE PAN (El laberinto del fauno)

Guillermo del Toro, 2006, 1h42, couleur, Espagne/Mexique, version originale sous-titrée en français, conte fantastique

Avec []Ivana Barquero, Sergi López, Doug Jones

Espagne, 1944. Une jeune fille se découvre princesse d’un monde magique

Séance animée par Antoine Torrens et Jean-Christophe Tolg

–> Vendredi 7 avril 2023 à 20h15

OPÉRATION DRAGON (Enter the dragon)

Robert Clouse, 1973, 1h40, couleur, Hong Kong / États-Unis, version originale sous-titrée en français, policier, thriller, action

Avec Bruce Lee, John Saxon, Jim Kelly

Un adepte des arts martiaux s’oppose à un narcotrafiquant

Séance animée par Willy Le Guil

–> Vendredi 19 mai 2023 à 20h15

LAS VEGAS 21 (21)

Robert Luketic, 2008, 2h02, couleur, États-Unis, version originale sous-titrée en français, drame, thriller

Avec []Jim Sturgess, Kevin Spacey, Kate Bosworth

Une stratégie pour gagner au blackjack bouleverse la vie d’un étudiant

Séance animée par Aurore Gebleux

–> Vendredi 23 juin 2023 à 20h15

BROOKLYN (2015)

JOHN CROWLEY

Séance animée par Willy Le Guil




Ciné CLEP soirée CHRIS MARKER

Vendredi 13 mai 2022 à 20h15

IMMEMORY (CD-Rom interactif) suivi de LA JETÉE

Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne

Entrée gratuite

Séance animée par Jessie Warlop 

 Toute une mémoire du monde

Synopsis

La Troisième Guerre mondiale a entièrement détruit Paris. Les rares survivants se terrent dans les souterrains de Chaillot, apeurés et désespérés par l’ampleur de la dévastation. Au terme d’une longue période de réflexion, les rescapés mettent sur pied un plan audacieux. Ils décident d’appeler le passé et le futur à la rescousse du présent en envoyant des émissaires à travers le temps pour quémander de l’aide. Un homme est choisi pour voyager dans le passé en raison de sa fixation obsédante sur un souvenir bien particulier : le visage d’une femme sur la jetée d’Orly, quelques instants avant une mort violente…




LE LABYRINTHE DE PAN

Vendredi 15 avril 2022 à 20h15

LE LABYRINTHE DE PAN (El Laberinto del fauno)

Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne

Entrée gratuite

Séance animée par Antoine Torrens 

Version originale sous titrée en français

Réalisateur

Guillermo del Toro, 2006

Acteurs

Ivana Baquero : Ophelia

Doug Jones : Pan

Sergi López : le capitaine Vidal

Synopsis

En 1944, en Espagne, alors que la répression franquiste bat son plein. Carmen, une jeune veuve, s’est récemment remariée avec Vidal, un capitaine de l’armée franquiste froid et autoritaire. Elle le rejoint dans sa maison avec Ofelia, sa fille. Mais l’enfant se fait difficilement à sa nouvelle vie. Tandis que sa mère, affaiblie par sa deuxième grossesse, garde le lit, la petite explore les environs. Dès la première nuit, une fée lui apparaît et la guide jusqu’à un labyrinthe, derrière la maison. Là, Ofelia rencontre un faune. La créature lui révèle qu’elle est peut-être la princesse disparue d’un royaume magique. Mais pour s’en assurer, la fillette devra s’acquitter de trois épreuves…

Critique

Réalisateur inspiré de Hellboy, Guillermo del Toro renouait ici avec la veine de L’Echine du diable, thriller fantastique sur fond de guerre d’Espagne. Cette fois, l’action se déroule en 1944 et les républicains ne sont plus qu’une poignée de résistants maquisards. Obligée de suivre sa mère, remariée avec un cruel capitaine franquiste, la petite Ofelia n’aime ni sa nouvelle vie ni sa nouvelle demeure, un vieux moulin aux allures de chambre de torture. Dans la forêt alentour, elle découvre un ancien labyrinthe où un faune aux membres boisés, Pan, lui révèle ses origines enchantées et la soumet à trois épreuves…

Grâce à de remarquables effets spéciaux, le film mixe avec fluidité la fiction historique et le conte chimérique, multipliant les passerelles entre réel et merveilleux, les créatures magiques et les monstres humains. Dans ce monde cauchemardesque et féerique à la fois, les sons aussi prennent une résonance singulière.

Cette envoûtante fable horrifique est aussi une para­bole sur le fascisme. Droit dans ses bottes, Sergi López (étonnant) incarne un militaire fétichiste qui voit dans la souffrance, infligée et subie, un gage de virilité. Plus sombre que le voyage de l’Alice de Lewis Carroll, personnage auquel les souliers vernis et la robe bouffante de la fil­lette font référence, le parcours initiatique d’Ofelia passera peut-être par le deuil. Mais pas celui du merveilleux. — Mathilde Blottière (Télérama)




Ciné CLEP : PERFETTI SCONOSCIUTI

Si nos portables pouvaient parler …

Vendredi 11 mars 2022 à 20h15

Bibliothèque Saint Corneille – Compiègne

Entrée gratuite

Séance animée par Rod Brement

Version originale sous titrée en français

Réalisateur

Paolo Genovese ( 2016 )

Acteurs

Giuseppe Battiston

Anna Foglietta,

Edoardo Leo

Synopsis

Un dîner est perturbé par l’intrusion des téléphones portables des invités




Ciné CLEP : VALSE AVEC BACHIR

Vendredi 11 février 2022 à 20h15

Bibliothèque Saint Corneille – Salle Michèle Le Chatelier

Entrée gratuite

Séance animée par Antoine Torrens

Réalisateur

Ari FOLMAN (2008) – Film d’animation – Version originale sous-titrée en français

Synopsis

Une nuit, Ari se rend dans un bar où il a rendez-vous avec un ami, qui se plaint de cauchemars récurrents. En effet, cet homme est hanté par les 26 chiens qu’il a dû tuer au cours de la guerre du Liban, au début des années 80. Tous le pourchassent en meute durant son sommeil. Peu à peu, Ari se retrouve confronté aux souvenirs qui lui restent de cette période de sa vie. Il se revoit, jeune soldat, se baignant devant Beyrouth avec ses camarades de régiment. Ari décide de renouer avec ce douloureux épisode de l’Histoire et se lance dans un périple à travers le monde pour interviewer ses anciens compagnons d’armes. Progressivement, il tisse des liens qu’il croyait oubliés…

Critique

Qu’ai-je fait à Beyrouth, en septembre 1982, pendant le massacre perpétré par les chrétiens phalangistes dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila ? Ainsi se tourmente Ari Folman, quadragénaire de Tel-Aviv mobilisé par l’armée israélienne lors de la première guerre du Liban. Son enquête prend la forme d’un « documentaire d’animation », onirique et psychanalytique, où le dessin restitue, de manière fulgurante, la navigation du récit entre présent et passé, cauchemars et vérités. Car non seulement les souvenirs font défaut au personnage-auteur, mais les anciens soldats qu’il retrouve paraissent eux aussi flotter dans les eaux troubles de leur mémoire.

Autour de ce trou noir resurgissent les années 1980 d’une jeunesse bouleversante dans sa banalité : le tube Enola Gay, les soirées en boîte et leur tension sexuelle, les ambitions d’alors, toutes abdiquées au retour, sur fond de culpabilité entêtante. Si Valse avec Bachir ne réserve aucune révélation sur Sabra et Chatila, c’est qu’Ari Folman veut regarder en face une vérité déjà accessible à autrui depuis longtemps, et qui surgira finalement dans une lumière aveuglante. Un grand film antimilitariste. Un grand film tout court. — Louis Guichard (Télérama)