Ciné CLEP : The Truman Show

Mercredi 19 septembre à 20h15

Bibliothèque Saint-Corneille, salle Michèle Le Chatelier

Entrée Gratuite

Réalisé par Peter Weir (1998)

Avec :

Jim Carrey Truman Burbank
Ed Harris Christof
Laura Linney Meryl
Noah Emmerich Marlon
Natascha McElhone Lauren Sylvia
Holland Taylor la mère de Truman
Brian Delate le père de Truman
Blair Slater Truman jeune

Synopsis

Truman Burbank mène une vie banale dans une ville banale au bord de la mer. Jamais il ne s’est aventuré hors de la station balnéaire. Et pour cause : à sa naissance, Truman a été placé dans un village factice, peuplé de comédiens. Des caméras filment, en temps réel, ses moindres mouvements, et ses proches réagissent en fonction de scénarios préétablis. Un jour, Truman se lasse de son existence et décide de quitter la ville. Les producteurs, dirigés par Christof, qui diffusent ces images dans le cadre d’une série télé, mettent tout en oeuvre pour l’en empêcher, sans dévoiler le pot aux roses. Le malheureux finit par se douter de quelque chose. Mais comment croire l’inacceptable ?…

Critique du 19/11/2016

Par Marine Landrot (Télérama)

Le scénario de ce film, surprenant de bout en bout, repose sur une idée dont la révélation peut gâcher le plaisir. Sachez seulement qu’à 30 ans le héros, Truman, n’a jamais quitté sa ville natale et qu’il paraît bizarrement épié de toutes parts… Tout l’art de Peter Weir est de ne pas résoudre cette énigme trop vite. Il commence par installer un climat de malaise, avec un étrange silence ambiant et des prises de vues bancales. Comme si la caméra épousait le regard insistant des badauds ou le coup d’oeil furtif d’espions en équilibre au-dessus des toits. Et si cette ville n’était qu’une jolie toile d’araignée construite par la CIA pour coincer Truman ? Le doute est entretenu par de joyeuses fausses pistes. Jusqu’à ce que la lumière se fasse. Une lumière de carte postale, douceâtre, orangée. Mais une lumière qui fait très mal.

Car la morale de The Truman Show, abyssale, fait froid dans le dos. Le cinéaste épingle le voyeurisme qui se pare de bonne conscience : le droit à l’information totale, sans zones d’ombre, donc sans respect de la vie privée, comme si ne pas tout savoir, c’était ne rien savoir. Derrière la satire plaisante, il laisse entrevoir un monde terrifiant, sous haute surveillance.