Vendredi 7 février 2020 à 20h15
Bibliothèque Saint Corneille
Compiègne
Entrée gratuite
Réalisateur
Emmanuelle Bercot |
Musique
Eric Neveux |
Acteurs
Rod Paradot | Malony Ferrandot |
Catherine Deneuve | Florence Blaque |
Benoît Magimel | Yann |
Sara Forestier | Séverine Ferrandot |
Diane Rouxel | Tess |
Elisabeth Mazev | Claudine |
Anne Suarez | la directrice du CEF |
Christophe Meynet | maître Robin |
Martin Loizillon | le procureur |
Lucie Parchemal | la greffière |
Catherine Salée | Gladys Vatier |
Enzo Trouillet | Malony à 6 ans |
Synopsis
Critique
Le héros a 6 ans au début, lors de sa première visite dans le bureau de la juge pour enfants. Il y reviendra souvent : Malony est mal né, orphelin de père, élevé par une mère immature et pauvre. Emmanuelle Bercot a déniché là un jeune acteur bouillonnant, Rod Paradot, dont les yeux fendus tantôt font peur, tantôt reflètent la peur. Sa seule présence installe et maintient la tension. Planqué sous cette capuche devenue le symbole planétaire d’un mal-être jeune, ou contraint de l’enlever, Malony garde, le plus souvent, la tête baissée. Comme le titre l’indique, le défi sera, pour ce fils incontrôlable, cet élève déscolarisé, ce danger en puissance, de pouvoir la relever un jour, cette tête, autrement qu’en proférant une insulte.
Entre un centre pour mineurs délinquants et des rechutes dans la violence, Emmanuelle Bercot souffle le chaud et le froid avec ce personnage dont tout le monde souhaite le salut, sauf lui-même. Mais le film est plus inspiré dans l’âpreté que dans l’optimisme. Le meilleur tient à la relation entretenue bon gré mal gré par l’adolescent avec « sa » juge (Catherine Deneuve, impressionnante). Elle le protège, le recadre, quitte à l’envoyer en prison. Cette figure d’autorité, qu’on retrouve au fil des ans derrière le même bureau, semble un repère inamovible dans la vie dérivante de Malony. D’où ce beau moment de vacillement tardif, où il prend conscience qu’elle ne sera pas toujours là et qu’elle s’occupe de bien d’autres cas que le sien…
Louis Guichard ‘(Télérama)