Ciné CLEP : Le Roman d’un Tricheur
Mercredi 10 mai 2017
à 20h15
au Théâtre a Moustaches
1bis Place St Jacques
Compiègne
Entrée 4€
Réalisé par Sacha Guitry (1936)
Synopsis
A la terrasse d’un café, un homme d’âge mûr ouvre un cahier d’écolier pour y écrire ses mémoires. Il est né le 25 avril 1880. A 12 ans, il est privé de champignons au dîner pour avoir volé huit sous à ses parents, les épiciers du village. Une grâce insigne du destin, puisque toute sa famille meurt, empoisonnée par les champignons. L’enfant apprend ainsi qu’une mauvaise action peut parfois sauver la vie. Spolié de son héritage par maître Morlot, le notaire qui l’a recueilli, il s’émancipe en devenant groom d’hôtel et met immédiatement à profit son expérience. Il devient bientôt le roi de la tricherie, de la tromperie et des combines…
Critique
Par Jacques Siclier (Télérama)
Film de Sacha Guitry (France, 1936). Image : Marcel Lucien. Musique : Adolphe Borchard. 80 mn. NB. Avec Sacha Guitry : le tricheur. Serge Grave : le tricheur à 12 ans. Pierre Assy : le tricheur jeune homme. Jacqueline Delubac : Henriette. Genre : comédie satirique. Un homme d’un certain âge rédige ses Mémoires. A 12 ans, pour une bêtise, il fut privé des champignons servis au dîner. Or, la famille mourut empoisonnée par le mets. Le garçon allait devenir, par un savoureux concours de circonstances, groom d’hôtel, croupier de casino, tricheur professionnel. En 1935, Sacha Guitry venait d’écrire Mémoires d’un tricheur. Au lieu de découper son livre en scènes dialoguées, il eut l’idée de se servir du texte, écrit à la première personne, comme d’un commentaire d’images de films qui viendraient simplement à l’appui des mots. Ainsi naquit ce film, une des oeuvres majeures du cinéma français des années 30. Il surprit, par son originalité, les adversaires du « théâtre filmé ». Guitry s’imposait comme cinéaste, avec un « roman filmé », toujours raconté au présent, selon le seul point de vue de l’auteur. Les personnages n’ont pas besoin de parler. Ils n’existent que par lui. Une seule fois, le cinéaste interrompt son récit pour une scène dialoguée : l’apparition de Marguerite Moreno en comtesse excentrique à la terrasse du café. Le sketch est d’un humour étourdissant. L’histoire, ironique, est un éloge de la malhonnêteté. De nombreuses idées de mise en scène montrent l’intérêt réel que l’auteur portait au langage du cinéma